Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/223

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Et quand ces temps viendront, ô joie ! ô cieux paisibles ! Les astres, aujourd'hui l'un pour l'autre terribles, Se regarderont doucement ; Les globes s'aimeront comme l'homme et la femme ; Et le même rayon qui traversera l'âme Traversera le firmament. Les sphères vogueront avec le son des lyres. Au lieu des mondes noirs pleins d'horribles délires, Qui rugissent vils et maudits, On entendra chanter sous le feuillage sombre Les édens enivrés, et l'on verra dans l'ombre Resplendir les bleus paradis.

Dieu voudra. Tout à coup on verra les discordes, La hache et son billot, les gibets et leurs cordes, L'impur serpent des cieux banni, Le sang, le cri, la haine, et l'ordure, et la vase, Se changer en amour et devenir extase Sous un baiser de l'infini.