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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/25

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Fétide, abject, je rends les majestés pensives.
Je mords la bouche, et quand j’ai rongé les gencives,
Je dévore les dents.
Oh ! ce serait vraiment dans la nature entière
Trop de faste, de bruit, d’emphase et de lumière,
Si je n’étais dedans !


Le néant et l’orgueil sont de la même espèce.
Je les distingue peu lorsque je les dépèce.
J’erre éternellement
Dans une obscurité d’horreur et d’anathème,
Redoutable brouillard dont Satan n’est lui-même
Qu’un épaississement.


*


Tout me sert. Glaive et soc, et sagesse et délire.
De tout temps la trompette a combattu la lyre ;
C’est le double éperon,
C’est la double fanfare aux forces infinies ;
Le prodige jaillit de ce choc d’harmonies ;
Luttez, lyre et clairon.