Je suis l'apothéose ou bien le châtiment.
Mon immobilité vaut mon bouillonnement.
Ardent, je suis la lave, et froid, je suis le bronze.
*
Quoi ! pas même un Néron ! pas même un Louis onze !
J'eusse rougi du maître, on me livre au laquais !
Dans les noirs carrefours, dans les parcs, sur les quais,
Je suis Dave ou Frontin, et j'indigne Pétrone !
Quoi ! pas même un opprobre avec une couronne !
Pas même une infamie ayant droit au laurier !
Oui, c'est Dupin, Dupin qu'on prend dans son terrier,
Et qu'on fait bronze ! Il a son temple, il est au centre.
Mort, il se tient droit, lui qui vécut à plat ventre !
Et lui, c'est moi ! L'airain moule, incarne et subit
Quiconque a retourné lestement son habit.
Oui, voyez, c'est bien lui, lourd fuyard, faux augure ;
La honte le déforme, et je le transfigure !
Plus souillé qu'un haillon qu'on brocante au bazar,
J'en suis à regretter la face de César.
Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/275
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