Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/31

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La dénudation absolue et complète,
C’est moi. J’ôte la force aux muscles de l’athlète ;
Je creuse la beauté ;
Je détruis l’apparence et les métamorphoses ;
C’est moi qui maintiens nue, au fond du puits des choses,
L’auguste vérité.


Où donc les conquérants vont-ils ? mes yeux les suivent.
À qui sont-ils ? à moi. L’heure vient ; ils m’arrivent,
Découronnés, pâlis,
Et tous je les dépouille, et tous je les mutile,
Depuis Cyrus vainqueur de Tyr jusqu’à Bathylle
Vainqueur d’Amaryllis.


Le semeur me prodigue au champ qu’il ensemence.
Tout en achevant l’être expiré, je commence
L’être encor jeune et beau.
Ce que Fausta, troublée en sa pensée aride,
Voit dans le miroir pâle où s’ébauche une ride,
C’est un peu de tombeau.