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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/357

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on sent, en voyant ses flamboiements funèbres, Que sa lumière s'est essuyée aux ténèbres. Les soleils tour à tour l'ont. Elle a préféré À la majesté fixe au haut du ciel sacré, On ne sait quelle course, audacieuse, oblique, Étrange, et maintenant elle est fille publique.

Et la comète dit à l'étoile : — Vesta, Tu te trompes. Je suis Vénus. Quand Dieu resta, Après que le noir couple humain eut pris la fuite, Seul dans le paradis, Satan lui dit : Ensuite ? Et Dieu vit que l'amour est un besoin qu'on a, Et que sans lui le monde a froid ; il m'ordonna D'aller incendier le gouffre où tout commence, Et Dieu mit la sagesse où tu vois la démence. Depuis ce jour-là, j'erre et je vais en tous lieux Rappeler à l'hymen les mondes oublieux. J'illumine Uranus, je réchauffe Saturne, Et je remets du feu dans les astres ; mon urne Reverse un flot d'aurore aux fontaines du jour ; Je suis la folle auguste ayant au front l'amour ; Je suis par les soleils formidables baisée ; Si je rencontre en route une lune épuisée, Je la rallume, et l'ombre a ce flambeau de plus ; L'océan étoilé me roule en ses reflux ; Sur tous les globes, nés au fond des étendues, Il est de sombres mers que je gonfle éperdues ;