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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/37

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« Elle était la lumière et la grâce ; je l’aime !
Je la veux ! ô transports ! ô volupté suprême !
Ô regrets déchirants !… » —
Voilà huit jours qu’elle est dans mon ombre farouche ;
Si tu veux lui donner un baiser sur la bouche,
Prends-la, je te la rends !


Reprends ce corps, reprends ce sein, reprends ces lèvres ;
Cherches-y ton plaisir, ton extase, tes fièvres ;
Je la rends à tes vœux ;
Viens, tu peux, pour ta joie et tes jeux et tes fautes,
I^a reprendre, pourvu seulement que tu m’ôtes
De ses sombres cheveux.



Nous rions, l’ombre et moi, de tout ce qui vous navre.
Nous avons, nous aussi, notre fleur, le cadavre ;
La femme au front charmant,
Blanche, embaumant l’alcôve et parfumant la table,
Se transforme en ma nuit… — Viens voir quel formidable
Épanouissement !