Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/84

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On guette ce qui vient, surgit, monte ou descend ;
Chaque ville en son coin se cache, frémissant
Des flammèches que l'air et la nuée apportent
Dans ce jaillissement d'étincelles qui sortent
Du rude atelier, plein des souffles de l'autan,
Où l'on forge le sceptre énorme de Satan.


IV MASFERRER

 
Or dans ce même temps, du Llobregat à l'Èbre,
Du Tage au Cil, un nom, Masferrer, est célèbre ;
C'est un homme des rocs et des bois, qui vit seul ;
Il prend l'ombre des monts tragiques pour linceul ;
Avant d'être avec l'arbre, il était avec l'homme ;
Comme un loup refusant d'être bête de somme,
Fauve, il s'est du milieu des vivants évadé,
Au hasard, comme sort du noir cornet le dé ;
Et maintenant il est dans la montagne immense ;