Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/96

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De ce dont ils sont fiers plus d'un serait honteux ;
Ils sont grands sur un fond d'opprobre ; devant eux
Des parfums allumés fument ; cet encens pue.

Du reste, arceaux géants, colonnade trapue ;
Des viandes à des crocs comme dans un charnier ;
La même joie allant du premier au dernier ;
Plus de cris que le soir au fond des marécages ;
D'affreux chiens-loups gardant des captifs dans des cages ;
Dans un angle un gibet ; partout le choc brutal
Du palais riche, heureux, joyeux, contre l'étal.

Les murs ont par endroits des trous où s'enracine
Un poing de fer portant un cierge de résine.

Vaguement écouté par Blas et Gildebrand,
Un pâtre, près du seuil, sur le sistre vibrant,
Chante des montagnards la féroce romance ;
Et des trois madriers brûlant dans l'âtre immense
Il sort tout un dragon de flamme, ayant pour frein
Une chaîne liée à deux chenets d'airain.


VI UNE ÉLECTION