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Page:Hugo - La Légende des siècles, 3e série, édition Hetzel, 1883.djvu/94

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Ce brigand a du sang au front, mais pas de fard ;
Il est âpre et hideux, mais il n'est point cafard,
Mais il ne se met pas un surplis sur le râble,
Mais il risque du moins sa peau, le misérable !
Le seigneur est la grille et le prêtre est la dent.

C'est grâce à tout cela que, la débauche aidant,
L'horreur est installée en nos tours féodales.

Ah ! crimes, deuils, banquets, prêtres, femmes, scandales !
Rire et foudre mêlant leurs funèbres éclats !
Nous frissonnons de voir tout ce qu'on voit, hélas,
Dans ces vaillants manoirs si glorieux naguères,
Quand, vieux aigles blanchis, et vieux faucons des guerres,
Par les brèches que fit le glaive, nous plongeons
Nos yeux dans la noirceur lugubre des donjons !

                                *