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Page:Hugo - La pitié suprême, 1879.djvu/112

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LA PITIÉ SUPRÊME.


*


Quoi ! parce qu’un malheur sera fait de puissance,
D’autorité, d’orgueil sans borne, de licence,
De luxe, de bonheur, vous ne le plaindrez pas !
Quoi ! parce qu’il verra d’en haut, et nous d’en bas ;
Quoi ! parce qu’il aura le haut bout de la table,
À gauche un chancelier, à droite un connétable,
Parce que ce malheur, ivre, se croira Dieu,
Parce que, formidable, il sera le milieu
De tout un monde étrange, encens, festins, armées,
Et, comme le bûcher, d’un gouffre de fumées,
Parce qu’il aura, triste, une tiare au front,
Tout ce respect fût-il plus fatal que l’affront,
Ce palais fût-il plus lamentable qu’un bouge,
Cet or rouge fût-il plus brûlant qu’un fer rouge,