Page:Hugo - Les Châtiments (Hetzel, 1880).djvu/170

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Scapin, apporte-nous Géronte dans ton sac ;
Beaumarchais, prête-nous Bridoison ; que Balzac
Donne Vautrin ; Dumas, la Carconte ; Voltaire,
Son Frélon que l’argent fait parler et fait taire ;
Mabile, les beautés de ton jardin d’hiver ;
Le Sage, cède-nous Gil Blas ; que Gulliver
Donne tout Lilliput dont l’aigle est une mouche,
Et Scarron Bruscambille, et Callot Scaramouche.
Il nous faut un dévot dans ce tripot païen ;
Molière, donne-nous Montalembert. C’est bien ;
L’ombre à l’horreur s’accouple et le mauvais au pire.
Tacite, nous avons de quoi faire l’empire ;
Juvénal, nous avons de quoi faire un sénat.

II

Ô Ducos le gascon, ô Rouher l’auvergnat,
Et vous, juifs, Fould Shylock, Sibour Iscariote,
Toi Parieu, toi Bertrand, horreur du patriote,
Bauchart, bourreau douceâtre et proscripteur plaintif,
Baroche, dont le nom n’est plus qu’un vomitif,
Ô valets solennels, ô majestueux fourbes,
Travaillant votre échine à produire des courbes,
Bas, hautains, ravissant les Daumiers enchantés
Par vos convexités et vos concavités,