Aller au contenu

Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mètre du bien idéal et moral correspond toujours à l’ouverture des intelligences. Tant vaut le cerveau, tant vaut le cœur.

Le livre est l’outil de cette transformation. Une alimentation de lumière, voilà ce qu’il faut à l’humanité. La lecture, c’est la nourriture. De là l’importance de l’école, partout adéquate à la civilisation. Le genre humain va enfin ouvrir le livre tout grand. L’immense Bible humaine, composée de tous les prophètes, de tous les poètes, de tous les philosophes, va resplendir et flamboyer sous le foyer de cette énorme lentille lumineuse, l’enseignement obligatoire.

L’humanité lisant, c’est l’humanité sachant.

Quelle niaiserie donc que celle-ci : la poésie s’en va ! on pourrait crier : elle arrive ! Qui dit poésie dit philosophie et lumière. Or, le règne du livre commence. L’école est sa pourvoyeuse. Augmentez le lecteur, vous augmentez le livre. Non, certes, en valeur intrinsèque, il est ce qu’il était, mais en puissance efficace, il agit où il n’agissait pas ; les âmes lui deviennent sujettes pour le bien. Il n’était que beau ; il est utile.

Qui oserait nier ceci ? Le cercle des lecteurs s’élargissant, le cercle des livres lus s’accroîtra. Or, le besoin de lire étant une traînée de poudre, une fois allumé il ne s’arrêtera plus, et, ceci combiné avec la simplification du travail maté-