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Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/356

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V


En outre, ces génies déconcertent.

On ne sait sur quoi compter avec eux. Leur furie lyrique leur obéit ; ils l’interrompent, quand bon leur semble. Ils paraissaient déchaînés. Tout à coup ils s’arrêtent. Ces effrénés sont des mélancoliques. On les voit dans les précipices se poser sur une cime et replier leurs ailes, et ils se mettent à méditer. Leur méditation n’est pas moins surprenante que leur emportement. Tout à l’heure ils planaient, maintenant ils creusent. Mais c’est toujours la même audace.

Ils sont les géants pensifs. Leur rêverie titanique a besoin de l’absolu et de l’insondable pour se dilater. Ils pensent comme les soleils