Aller au contenu

Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/472

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cinq ans : — « Une épaulette est bien longue à gagner. De Montgivray. — Le plus beau jour de la vie est celui d’une bataille. Vicomte de Tinténiac. — La vie n’est qu’un long mensonge. Le chevalier Adolphe Delmas. — Tout finit sous six pieds de terre. Le comte de La Villette. » En remplaçant « une épaulette » par « un empire », très-léger changement, c’était, en quatre mots, toute la destinée de Bonaparte, et une sorte de Mané Thecel Phares écrit d’avance sur cette muraille. Desmazis cadet, qui accompagnait Bonaparte, étant son camarade de chambrée et devant occuper un des deux lits, le vit prendre un crayon, c’est Desmazis qui a raconté le fait, et dessiner au-dessous des inscriptions qu’il venait de lire une vague ébauche figurant sa maison d’Ajaccio, puis, à côté de cette maison, sans se douter qu’il rapprochait de l’île de Corse une autre île mystérieuse alors cachée dans le profond avenir, il écrivit la dernière des quatre sentences : Tout finit sous six pieds de terre.

Bonaparte avait raison. Pour le héros, pour le soldat, pour l’homme du fait et de la matière, tout finit sous six pieds de terre ; pour l’homme de l’idée, tout commence là.

La mort est une force.

Pour qui n’a eu d’autre action que celle de