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Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/61

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chiens à la chaîne. Fléchier mentionne à la page 52 de son Histoire de Théodose, à propos de la grande conspiration des sorciers du quatrième siècle contre l’empereur, une table tournante dont nous parlerons peut-être ailleurs pour dire ce que Fléchier ne dit point et semble ignorer. Cette table était couverte d’une lame ronde faite de plusieurs métaux, ex diversis metallicis materiis fabrefacta, comme les plaques de cuivre et de zinc employées actuellement par la biologie. On le voit, le phénomène, toujours rejeté et toujours reparaissant, n’est pas d’hier.

Du reste, quoi que la crédulité en ait dit ou pensé, ce phénomène des trépieds et des tables est sans rapport aucun, c’est là que nous voulons en venir, avec l’inspiration des poètes, inspiration toute directe. La sibylle a un trépied, le poëte non. Le poëte est lui-même trépied. Il est le trépied de Dieu. Dieu n’a pas fait ce merveilleux alambic de l’idée, le cerveau de l’homme, pour ne point s’en servir. Le génie a tout ce qu’il lui faut dans son cerveau. Toute pensée passe par là. La pensée monte et se dégage du cerveau, comme le fruit de la racine. La pensée est la résultante de l’homme. La racine plonge dans la terre ; le cerveau plonge en Dieu.

C’est-à-dire dans l’infini.

Ceux qui s’imaginent — il y en a, témoin ce