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Page:Hugo Hernani 1889.djvu/103

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N’est-il pas vrai, vous tous ? Montrant sa tête.
N’est-il pas vrai, vous tous ? Je donne celle-ci.
Au roi.
Prenez-la.

Don Carlos.

Prenez-la.Duc, fort bien. Mais j’y perds, grand merci !
La tête qu’il me faut est jeune, il faut que morte
On la prenne aux cheveux ? La tienne ! que m’importe ?
Le bourreau la prendrait par les cheveux en vain.
Tu n’en a pas assez pour lui remplir les mains.

Don Ruy Gomez.

Altesse, pas d’affront ! ma tête encore est belle,
Et vaut bien, que je crois, la tête d’un rebelle.
La tête d’un Silva, vous êtes dégoûté !

Don Carlos.

Livre-nous Hernani !

Don Ruy Gomez.

Livre-nous Hernani !Seigneur, en vérité,
J’ai dit.

Don Carlos, à sa suite.

J’ai dit.Fouillez partout ! Et qu’il ne soit point d’aile,
De cave, ni de tour…

Don Ruy Gomez.

De cave, ni de tour…Mon donjon est fidèle
Comme moi. Seul il sait le secret avec moi.
Nous le garderons bien tous deux.

Don Carlos.

Nous le garderons bien tous deux.Je suis le roi !

Don Ruy Gomez.

Hors que de mon château démoli pierre à pierre,
On ne fasse ma tombe, on n’aura rien.