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Page:Hugo Hernani 1889.djvu/83

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acte iii. — le vieillard.

Don Ruy Gomez.

Del Pilar ? Del Pilar.Il faut n’avoir point d’âme
Pour ne point acquitter les vœux qu’on fait aux saints.
Mais, le tien accompli, n’as-tu d’autres desseins ?
Voir le pilier, c’est là tout ce que tu désires ?

Hernani.

Oui, je veux voir brûler les flambeaux et les cires,
Voir Notre-Dame au fond du sombre corridor,
Luire en sa châsse ardente, avec sa chape d’or,
Et puis m’en retourner.

Don Ruy Gomez.

Et puis m’en retourner.Fort bien. — Ton nom, mon frère ?
Je suis Ruy De Silva.

Hernani, hésitant.

Je suis Ruy De Silva.Mon nom ?…

Don Ruy Gomez.

Je suis Ruy De Silva.Mon nom ?…Tu peux le taire
Si tu veux. Nul n’a droit de le savoir ici.
Viens-tu pas demander asile ?

Hernani.

Viens-tu pas demander asile ? Oui, duc.

Don Ruy Gomez.

Viens-tu pas demander asile ? Oui, duc.Merci.
Sois le bienvenu. Reste, ami, ne te fais faute
De rien. Quant à ton nom, tu te nommes mon hôte.
Qui que tu sois, c’est bien ! et, sans être inquiet,
J’accueillerais Satan, si Dieu me l’envoyait.

La porte du fond s’ouvre à deux battants. Entre doña Sol, en parure de mariée. Derrière elle, pages, valets, et deux femmes portant sur un coussin de velours un coffret d’argent ciselé, qu’elles vont déposer sur une table, et qui renferme un riche écrin, couronne de duchesse, bracelets, colliers, perles et brillants pêle-mêle. — Hernani, haletant et effaré, considère doña Sol avec des yeux ardents, sans écouter le duc.