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Page:Hugo Rhin Hetzel tome 3.djvu/194

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Avant d’aller plus loin, nous sentons le besoin de déclarer que ceci n’est qu’une froide et grave étude de l’histoire. Celui qui écrit ces lignes comprend les haines de peuple à peuple, les antipathies de races, les aveuglements des nationalités ; il les excuse, mais il ne les partage pas. Rien, dans ce qu’on vient de lire, rien, dans ce qu’on va lire encore, ne contient une réprobation qui puisse retomber sur les peuples mêmes dont l’auteur parle. L’auteur blâme quelquefois les gouvernements, jamais les nations. En général, les nations sont ce qu’elles doivent être ; la racine du bien est en elles, Dieu la développe et lui fait porter fruit. Les quatre peuples mêmes dont on trace ici la peinture rendront à la civilisation de notables services le jour où ils accepteront comme leur but spécial le but commun de l’humanité. L’Espagne est illustre, l’Angleterre est grande ; la Russie et la Turquie elle-même renferment plusieurs des meilleurs germes de l’avenir.

Nous croyons encore devoir le déclarer dans la profonde indépendance de notre esprit, nous n’étendons pas jusqu’aux princes ce que nous disons des gouvernements. Rien n’est plus facile aujourd’hui que d’insulter les rois. L’insulte aux rois est une flatterie adressée ailleurs. Or flatter qui que ce soit de cette façon, en haut ou en bas, c’est une idée que celui qui parle ici n’a pas besoin d’éloigner de lui ; il se sent libre, et il est libre, parce qu’il se reconnaît la force de louer dans l’occasion quiconque lui semble louable, fût-ce un roi. Il le dit donc hautement et en pleine conviction, jamais, et ceci prouve l’excellence de notre siècle, jamais, en aucun temps, quelle que soit l’époque de l’histoire