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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/109

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appelle cet émir Almélic ; en quoi il se trompe. L’émir s’était logé avec sa troupe en dehors de la zâouïah. Lorsque j’entrai chez le cheïkh, il se leva, m’embrassa, fit apporter des aliments et mangea avec moi. Il portait une djohhah (robe courte) de laine noire. Lorsque l’heure de la prière de l’asr fut arrivée, il me chargea d’y présider en qualité d’imâm. Il en usa de même pour toutes les autres prières dont l’heure se présenta pendant que je me trouvais près de lui, et cela durant tout le temps de mon séjour dans son habitation. Lorsque je voulus me coucher, il me dit : « Monte sur le toit de la zàouïah et dors en cet endroit. » On était alors au temps des premières chaleurs. Je dis à l’émir : « Au nom de Dieu ! » Il me répondit par ce verset du Coran (xxxvii, 164) : « Chacun de nous a un séjour déterminé. » Je montai donc sur le toit et j’y trouvai une natte, un tapis de cuir, des vases pour les ablutions, une cruche d’eau et une écuelle à boire. Je dormis en cet endroit.


MIRACLE DE CE CHEÏKH.

Cette nuit-là, pendant que je reposais sur le toit de la