Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tu resteras longtemps dans cette dernière contrée, et tu y verras mon frère Dilchâd (cœur joyeux) alhindy, qui te tirera d’une afïliction dans laquelle tu seras tombé. » Cela dit, il me pourvut de petits biscuits et d’argent pour le voyage ; je lui fis mes adieux et je partis. Depuis que je l’ai quitté, je n’ai éprouvé dans le cours de mes voyages que de bons traitements ; et ses bénédictions me sont venues en aide. Parmi tous ceux que j’ai rencontrés, je n’ai pas trouvé son pareil, si l’on en excepte l’ami de Dieu Sidi Mohammed almoulah, qui habite l’Inde.

Cependant nous nous rendîmes à la ville de Nahrârïah, qui occupe un emplacement considérable, mais dont la construction est récente. Ses marchés présentent un beau coup d’œil. Son émir, qui s’appelle Sa’dy, jouit d’une grande considération ; il a un fils qui est au service du roi de l’Inde et dont nous parlerons ci-après. Le kàdhi de Nahrârïah est Sadr eddîn Soleïmân almâliky, l’un des principaux personnages de la secte de Mâlik. Il alla dans l’Irak, en qualité d’ambassadeur d’Almélic annâcir, et fut ensuite investi de la dignité de