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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/120

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figure. Une femme de la ville de Sâouah conçut de l’amour pour lui ; elle lui adressait des messages, se présentait devant lui sur les chemins et l’invitait à aller chez elle ; mais il la refusait et méprisait ses avances. Lorsqu’elle fut poussée à bout par sa conduite, elle lui dépêcha en secret une vieille femme, qui se présenta devant lui, vis-à-vis d’une maison située sur le chemin qu’il suivait pour se rendre a la mosquée. Cette vieille tenait dans ses mains une lettre cachetée. Au moment où Djemàl oddîn passait à côté d’elle, elle lui dit : « 0 mon maître, sais-tu bien lire ? » Il répliqua : « Oui, certes. — Voici, reprit-elle, une lettre que mon fils m’a envoyée, je désire que tu me la lises. — C’est bien, » répliqua-t-il. Lorsqu’il eut ouvert la lettre, la vieille lui dit : « O mon maître, mon fils est marié ; sa femme se tient dans le portique de la maison ; si tu avais la bonté de lire la lettie dans l’espace compris entre les deux portes du logis, afin qu’elle puisse l’entendre… » Il consentit à sa demande ; mais, lorsqu’il fut entré dans le vestibule, la vieille referma la porte extérieure, et l’amante de Djémàl eddîn sortit, accompagnée de ses suivantes. Elles s’attachèrent à lui et