Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/130

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sonne ne partage avec lui. Ils prennent leurs repas deux fois par jour. Ils ont un vêtement pour l’hiver et un pour l’été, et un traitement qui varie depuis trente dirhems par tête et par mois, jusqu’à vingt dirhems. On leur sert des friandises au sucre, la nuit du jeudi au vendredi ; on leur donne du savon pour laver leurs vêtements, de l’huile pour garnir leur lampe et de quoi payer le prix d’entrée au bain, Telle est la manière dont vivent les célibataires. Les gens mariés ont des zàouïahs particulières. Parmi les obligations qui leur sont imposées, se trouvent la présence aux cinq prières canoniques, l’obligation de passer la nuit dans la zàouïah, et celle de se réunir tous dans une chapelle, à l’intérieur de ladite zâouiah. Une autre de leurs coutumes, c’est que chacun d’eux s’assied sur un tapis à prier, qui lui appartient en propre. Lorsqu’ils font la prière du matin, ils lisent la sourate de la victoire (xlviii du Coran), celle de la royauté (lxvii) et la sourate aïn-mim. Après quoi on apporte des exemplaires du Coran, fractionnés en sections (djoûz). Chaque fakir en prend une, et, de cette manière,