Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle a pour kàdhi Cherf eddîn, fils d’Abd Arrahîm, sur nommé il n’y a plus de revenu. C’est un surnom sous lequel il est bien connu, et dont voici l’origine. En Égypte et en Syrie, c’est entre les mains des kâdhis que se trouvent les fondations pieuses et les aumônes destinées aux voyageurs. Lorsqu’un pauvre arrive dans une ville, il en va trouver le kâdhi, et celui-ci lui donne la somme qui lui a été assignée. Or, quand un pauvre se présentait devant le kâdhi susmentionné, ce magistrat lui disait : « Il n’y a plus de revenu, » c’est-à-dire il ne reste absolument rien sur l’argent provenant des fondations pieuses. C’est pourquoi il a reçu ce sobriquet, qui est resté attaché à son nom. Parmi les cheikhs distingués d’Acïoûth, on remarque le pieux Chihâb eddîn Ibn assabbâgh (le teinturier), qui me traita dans sa zâouïah.

Je partis de cette ville pour Ikhmîm (Chemmis ou Panopolis), qui est une ville grande, solidement bâtie et magnifique. On y voit le berbâ connu sous le même nom que la ville ; il est construit en pierres et renferme des sculptures et des inscriptions, ouvrages des anciens, et qui ne sont pas