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pendant lesquels on voyage dans un désert ; puis nous traversâmes le Nil, pour nous rendre d’Adfou à la ville d’Ath ouàny. En cet endroit, nous louâmes des chameaux et nous voyageâmes avec une troupe d’Arabes, connus sous le nom de Daghim, dans un désert complètement inhabité, mais dont les chemins sont d’ailleurs très-sùrs. Une des stations que nous y fimes fut pour nous arrêter à Homaïthirâ, où se trouve la sépulture de l’ami de Dieu, Abou’lharan achchâdhily. (Nous avons raconté le miracle qu’il fit, en prédisant qu’il mourrait en cet endroit.) Ce canton abonde en hyènes ; aussi, pendant la nuit que nous y passâmes, fûmes-nous continuellement occupés à repousser ces animaux. Un d’eux se dirigea vers mes bagages, déchira un sac qui s’y trouvait, en retira une valise remplie de dattes et l’emporta. Le lendemain matin, nous la retrouvâmes en morceaux, et vîmes que la majeure partie de son contenu avait été mangée.

Lorsque nous eûmes marché pendant quinze jours, nous arrivâmes à Aïdhâb, qui est une ville considérable, abondante en poisson et en lait. On y apporte du Sa’îd des