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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/193

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non point pour manger de ses fruits. » L’administrateur se rendit alors auprès du roi, et l’informa de tout ce qui venait de se passer. Le roi envoya chercher de suite Abou Ya’koùb ; or il avait déjà vu en songe qu’il devait être mis en rapport avec ce dernier, et qu’il résulterait de l’avantage pour lui de la connaissance d’Abou Ya’koùb. Le roi le reconnut à ses traits, et lui dit : « Tu es Abou Ya’koùb. » Celui-ci lui répondit affirmativement. Alors le sultan se leva, alla vers lui, l’embrassa, et le fit asseoir à son côté. Après cela, il le conduisit dans sa demeure, et le traita dans un repas d’hospitalité, composé de choses légitimement gagnées par le travail de ses mains. Abou Ya’koùb resta près de lui quelque temps ; puis il sortit de Damas, s’enfuyant tout seul au moment d’un grand froid. Il se rendit dans un village près de Damas, ou il vit un individu appartenant à la classe peu aisée, qui lui offrit de le recevoir dans sa demeure. Abou Ya’koùb y consentit ; et son hôte lui prépara un bouillon, tua une poule, et la lui servit avec du pain d’orge. Abou Ya’koùb en mangea, et fit des vœux pour son hôte. Ce dernier avait un certain nombre d’enfants, parmi lesquels une jeune