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Reprenons la relation du voyage. Alma’arrah est une ville petite, jolie, et la plupart de ses arbres sont des figuiers et des pistachiers ; on transporte de leurs fruits au Caire et à Damas. Au dehors de la ville, et à la distance d’une parasange, est le tombeau du prince des croyants, Omar, fils d’Abd al’azîz, près duquel il n’y a point de zâouïah ni de gardien. La raison de cela, c’est qu’il est situé dans le pays d’une espèce particulière de Chiites, gens méprisables, qui haïssent les dix premiers apôtres de Mahomet. (Que Dieu soit satisfait d’eux et maudisse quiconque les a en aversion !) Ils ont aussi en horreur tout individu dont le nom est Omar, et spécialement Omar, fils d’Abd afazîz, à cause de ce qu’il a fait pour honorer Aly.

Nous partîmes de cette ville pour nous rendre dans celle de Sermîn. Elle est belle, abondante en vergers, et la plus grande partie de ses arbres consiste en oliviers. On y fait le savon en briques (briqueté, savon commun), qu’on exporte au Caire et à Damas, et aussi le savon parfumé, pour laver les mains, qu’on colore en rouge et en jaune. On y fabrique