Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/206

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à la victoire, de même que d’autres l’ont fait. Elle a brillé comme une nouvelle mariée, après le sabre (seif) de sa dynastie, Ibn Hamdân (allusion au prince Seïf eddaoulah). Hélas ! sa jeunesse s’en ira, on cessera de la rechercher, et encore quelque temps, sa destruction arrivera avec promptitude. »

La forteresse d’Alep s’appelle Achchahbâ (la grise) ; dans son intérieur il y a deux puits d’où jaillit l’eau, et on n’y craint pas la soif. Deux murs entourent le château ; il y a tout auprès un grand fossé d’où l’eau sourd ; et sa muraille compte des tours rapprochées les unes des autres. Ce fort renferme des chambres hautes, merveilleuses, et percées de fenêtres. Chaque tour est occupée, et dans ce château fortifié les aliments ne subissent aucune altération par l’effet du temps.

On y voit un sanctuaire que visitent quelques personnes, et l’on dit qu’Abraham y priait Dieu. Cette forteresse ressemble à celle appelée Rahbet (la place de…) Màlic Ibn Thaouk, qui se trouve près de l’Euphrate, entre la Syrie et l’Irâk. Lorsque Kâzân, le tyran des Tartares, marcha contre