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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/227

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Il se rendit au campement de l’émir des Arabes, Mohannâ, fils d’Iça, lequel était à deux jours de distance d’Alep. Mohannâ était à la chasse ; et Karàsonkoùr, arrivé à sa tente, descendit de cheval, et, après avoir jeté son turban autour de son cou, il s’écria : « J’implore ta protection, ô chef des Arabes ! » Il y avait au logis Oumm elfadhl, cousine germaine et femme de Mohannâ ; elle lui dit : « Nous te prenons sous notre patronage, ainsi que tous ceux qui sont avec toi. » Il reprit : « Je demande mes enfants et mon bien. » Elle répondit : « Tu auras tout ce que tu désires ; entre ici sous notre protection. » Il le fit. Quand Mohannâ revint, il le traita avec beaucoup d’égards, et mit ses propres biens à sa disposition. Mais Karâsonkoûr dit : « Je désire seulement ma famille et mes richesses, que j’ai laissées à Alep. » Alors Mohannâ ayant convoqué ses frères et ses cousins, ils délibérèrent ensemble sur cette affaire. Quelques-uns d’entre eux consentirent à ce qu’il proposait en faveur de Karàsonkoùr. D’autres lui dirent : « Comment nous mettrions-nous en état d’hostilité avec le roi Nâcir, tandis que nous