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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/229

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sous le nom de Karâbâgh (le jardin noir), entre Essulthâniyeh et Tibrîz. Il les traita avec beaucoup d’honneurs ; il donna à Mohannâ l’Irak arabique, et à Karâsonkoûr la ville de Méràghab, dans l’Irak persique (ou plutôt dans l’Adherbeïdjân), et qu’on appelle le petit Damas. Elafram eut pour lui Hamadàn.

Ils restèrent près de ce roi un certain espace de temps, dans le cours duquel Elafram mourut. Mohannâ retourna chez le roi Nàcir, après avoir reçu de lui des promesses et des serments (qui dissipèrent ses craintes). Quant à Karàsonkoûr, il resta dans la même condition ; et c’est alors que le roi Nàcir envoya contre lui les Ismaéliens à plusieurs reprises. Parmi eux, il y en avait qui s’introduisaient subitement dans sa propre maison, et qui furent de suite tués en sa présence ; d’autres, qui eurent l’audace de l’attaquer pendant qu’il était à cheval, furent frappés par lui. C’est ainsi qu’un bon nombre de Fidâouys périrent à cause de lui. Karàsonkoûr ne quittait jamais sa cotte de mailles, et il ne dormait que dans une maison construite avec du bois et du fer.