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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/282

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hoçaïn, il y avait une grande amitié et une correspondance continuelle. On assure que chacun d’eux saluait son ami matin et soir, et que l’autre lui rendait les salutations, (c’est-à-dire qu’ils faisaient des vœux l’un pour l’autre ; car ils n’habitaient pas la même contrée). Le cheikh Ahmed avait près de sa zàouïah des palmiers, et une certaine année, en les coupant, selon son habitude, il laissa un régime de dattes en disant : « Ceci sera pour mon frère Cho’aïb. » Celui-ci faisait cette année-là le pèlerinage de la Mecque, et les deux amis se retrouvèrent dans la noble station à Arafah. Le domestique du cheïkh Ahmed, appelé Raslàn, était avec son maître, pendant que les deux amis avaient lié conversation, et que le cheïkh racontait l’histoire de la grappe de dattes. Alors Raslàn lui dit : « Si tu l’ordonnes, ô mon maître, je l’apporterai tout de suite à ton camarade. » Avec la permission du cheïkh, il partit immédiatement, et apporta bientôt après le régime de dattes, qu’il déposa devant les deux amis.

Les gens de la zàouïah ont raconté que, le soir de la journée d’Arafah, ils virent un faucon gris qui s’était abattu