Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/303

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une telle commisération, que les âmes sont près de s’envoler. Ils prient pour les morts dans la mosquée principale, en face du sanctuaire (maksoûrah). Si le défunt est un des imâms de la mosquée djâmi, ou un de ses moueddhins, ou de ses desservants, ils l’introduisent en continuant la lecture jusqu’au lieu de la prière ; autrement ils cessent la lecture près de la porte de la mosquée, et ils entrent en silence avec le cercueil ; puis un certain nombre de personnes se réunissent autour de lui dans la nef occidentale de la cour, près de la porte de la Poste. Tous les assistants s’asseyent, ayant devant eux les coffrets du Coran, et ils lisent dans les cahiers. A mesure que quelque grand personnage de la ville et de ses notables vient se joindre aux obsèques, ils élèvent la voix pour l’annoncer, et ils disent : « Au nom de Dieu, Foulàn eddîn (N. de la religion) », comme Camàl (eddîn), et Djémâl (eddîn) et Chanis (eddîn), et Badr (eddîn) etc. Lorsqu’ils ont fini la lecture, les moneddhins se lèvent et disent : « Réiléchissez et méditez bien votre prière sur un tel individu, le pieux, le sa-