Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/360

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riétés qu’il endure. Combien d’infirmes n’ont-ils pas vu distinctement la mort avant d’atteindre ces nobles sanctuaires, ou éprouvé le néant durant le voyage ! Et lorsque Dieu y a rassemblé ses hôtes, ils s’y trouvent contents et heureux, comme s’ils n’avaient goûté, pour y arriver, aucune amertume, ni enduré de malheurs ni de tourments. C’est, certes, là un ordre divin, une œuvre céleste ! C’est un argument qui n’est mélangé d’aucun doute, ni couvert d’aucune obscurité, ni envahi par aucune fausseté. Il est en grand honneur dans l’esprit des hommes intelligents, et il dissipe les soucis des gens préoccupés. Celui auquel Dieu a fait la grâce de pouvoir descendre dans ces contrées et d’être présent dans ces demeures, il l’a favorisé du plus grand bienfait, et l’a mis en possession de la meilleure part des deux habitations ; savoir celle de ce monde et l’autre. Or il est de son devoir d’être très-reconnaissant des dons qu’il a reçus, et de persévérer dans la lounnge de Dieu, à cause de ce qu’il lui a départi. Que Dieu très-haut, par suite de sa bonté et de sa générosité, nous mette au nombre de ceux dont la visite