Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/404

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand un habitant de la Mecque vient au marché, et qu’il achète des légumes, de la viande et des herbes potagères, il donne tout cela à un de ces garçons, qui place les légumes secs dans l’un des paniers, et la viande, ainsi que les herbes potagères dans l’autre. Il apporte le tout à la maison de ladite personne, afin qu’on lui prépare ainsi sa nourriture. Le maître de ces objets s’en va, de son côté, accomplir ses dévotions et s’occuper de ses affaires ; et il n’y a point d’exemple qu’un de ces orphelins ait trompé la confiance qu’on a mise en lui à ce sujet. Au contraire, ils livrent en toute intégrité ce dont ils ont été chargés, et ils reçoivent une récompense fixe en petites pièces de monnaie.

Les Mecquois sont élégants et propres dans leurs vêtements, dont la plupart sont de couleur blanche, et leurs habits sont toujours nets et brillants. Ils font un grand usage de parfums, de collyres, et se servent souvent de cure-dents faits en bois d’arâc vert. Les femmes de la Mecque sont éclatantes de beauté, d’une grâce merveilleuse, et douées de piété et de modestie. Elles aussi, emploient beaucoup les odeurs et les