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par un jeune savant écossais, M. Wright[1], qui, dans ce travail, a fait preuve d’une grande exactitude et d’une connaissance étendue de la langue arabe. Le récit d’Ibn Djobeïr présentait pour nous un intérêt tout particulier, Ibn Djozay ayant souvent copié textuellement les paroles de l’écrivain espagnol, quelquefois en le citant, mais plus souvent sans en avertir. La comparaison de l’édition de M. Wright nous a été fort utile dans ces deux cas ; mais nous n’avons pas cru devoir reproduire les leçons admises pour ces passages par le savant écossais, quand nos manuscrits en fournissent d’autres qui nous ont semblé préférables. La publication de M. Wright nous a aussi servi à déterminer, avec plus de certitude, le sens de certains passages où le récit d’Ibn Djobeïr est plus circonstancié que celui d’Ibn Batoutah. Mais, en revanche, nous pensons que le texte d’Ibn Batoutah aidera à mieux comprendre celui d’Ibn Djobeïr, dont le style est souvent fort obscur, et joint la prolixité à une recherche fatigante. On sent trop que l’écrivain arabe-espagnol, profondément versé dans les finesses de sa langue maternelle, et possédant à fond toutes les ressources du style élevé, a voulu souvent lutter avec Hariry.

Le style d’Ibn Batoutah, ou plutôt d’Ibn Djozay, est, au contraire, généralement clair et assez facile, au moins en ce qui regarde le récit des voyages du pèlerin de Tanger et la plupart des anecdotes rapportées par lui. Toutefois, un assez grand nombre de passages sont écrits en prose rimée et présentent de grandes difficultés. Nous citerons comme tels la majeure partie de la préface, et les morceaux par lesquels commence la description des

  1. The Iravels of Ibn Jubair, edited from a ms., in the university library of Leyden, by W. Wright. Leyden. E. J. Brill, 1852, 1 vol. in-8o.