Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/487

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ne font pas de recherches à cet égard, quelle que soit leur importance. Les Nègres non plus ne mettent point la main sur les richesses d’un blanc, et ne s’en emparent pas ; elles restent seulement confiées aux plus notables d’entre les compagnons du défunt, jusqu’à l’arrivée de l’héritier légitime.

Le chérîf Abou Ghorrah avait un frère, dont le nom était Kâcim, qui habita quelque temps Grenade, et épousa dans cette ville la fille du chérîf Abou ’Abd Allah, fils d’Ibrâhîm, connu sous le nom d’Almakky. Il se transporta ensuite à Gibraltar, où il demeura, jusqu’à ce qu’il mourût martyr de la foi, dans la vallée de Corrah, sur le territoire d’Algéziras. C’était un héros invincible ; et l’on ne se hasardait pas facilement à lutter avec lui, car sa valeur dépassait les exploits ordinaires. Ou raconte de lui à ce sujet plusieurs anecdotes qui sont devenues célèbres. Il laissa deux fils, qui restèrent sous la tutelle de leur beau-père, le chérîf vertueux Abou ’Abd Alfah Mohammed, fils d’Abou’lkàcim, fils de Nafîs alhoçaïny alkerbélây, célèbre dans les pays barbaresques sous le nom d’Al’iràky. Il avait, en effet, épousé