Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/63

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et mis fin à la pauvreté). Or les intelligences ont décidé, et les connaissances qui dépendent du raisonnement et de la tradition ont prononcé que ce règne sublime, belliqueux, pieux, fârisien (c'est-à-dire, d'Abou Inân Fàris), est l’ombre de Dieu même, étendue sur les hommes, et sa corde à laquelle on s’attache fortement (Coran, iii, 98) ; qu’il convient d’être compris dans le nombre de ses serviteurs. C’est ce règne qui a guéri la religion dans sa maladie, qui a fait rentrer dans le fourreau l’épée de l’injustice, lorsqu’elle eut été dégainée, qui a corrigé la fortune, lorsqu’elle eut été gâtée, et qui a bien achalandé le marché de la science, auparavant livré à la stagnation. Il a rendu manifestes les règles de la piété, lorsqu’elles eurent été oblitérées ; il a calmé les régions de la terre, lorsqu’elles étaient agitées ; il a fait revivre la tradition des actes de générosité, après sa mort ; il a fait mourir les coutumes tyranniques ; il a apaisé le feu de la discorde, au moment où il était le plus enflammé ; il a détruit les ordres de la tyrannie, au moment même où elle exerçait un pouvoir absolu ; il a