Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/82

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Que Dieu fertilise la terre de Séfâkos ! ville riche en palais et en oratoires ;

Que Koceïr, qui s’étend jusqu’au golfe, soit protégé, ainsi que sa citadelle élevée.

Lorsque vous la visitez, la ville a l’air de vous dire : Soyez le bienvenu !

Et la mer, qui tantôt s’éloigne d’elle et tantôt la baigne,

Ressemble à un amant qui désire visiter son amie, mais qui se retire dès qu’il aperçoit les sentinelles.

Dans un sentiment tout à fait opposé à celui qu’expriment ces vers, le savant et l’élégant Abou Abd Allah Mohammed, fils d’Abou Témîn, qui était au nombre des littérateurs les plus laborieux et les plus féconds, a composé les vers suivants :

Que la vie des habitants de Séfâkos soit troublée ! que la pluie, même tombant avec abondance, ne fertilise pas son territoire !

Ville dangereuse ! quiconque descend sur sa plage a deux ennemis à y redouter : les chrétiens et les Arabes.

Combien de gens ont erré sur le rivage, dépouillés de leurs marchan-