Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/86

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Chaque merveille s’y montre à tous les yeux, et toutes les raretés y parviennent. On a déjà décrit Alexandrie de la manière la plus prolixe ; on a composé des ouvrages sur ses merveilles et l’on a excité l’admiration. Mais pour celui qui considère l’ensemble de ces objets, il suffit de ce qu’a consigné Abou Obaïd (Albecry), dans son ourage intitulé Al-méçâlic (les Chemins).


DES PORTES D’ALEXANDRIE, ET DE SON PORT.

Alexandrie possède quatre portes : la porte du Jujubier sauvage (assidrah), à laquelle aboutit le chemin du Moghreb ; la porte de Réchid (Rosette), la porte de la Mer et la porte Verte. Cette dernière ne s’ouvre que le vendredi ; c’est par là que les habitants sortent pour aller visiter les tombeaux. Alexandrie a un port magnifique ; je n’en ai pas vu de pareil dans le reste de l’univers, si l’on en excepte les ports de Coùlem et de Kâlikoûth (Calicut), dans l’Inde ; le port des infidèles (Génois) à Soùdâk, dans le pays des Turcs (Crimée), et le port de Zeïtoûn (Thse-thoung, act. Thsiouen-tcheoufou) dans la Chine, lesquels seront décrits ci-après.