Aller au contenu

Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

remarquait encore Fakhr eddîn, fils d’Arrîghy, qui était aussi au nombre des kàdhis de cette ville. C’était un homme distingué et très-savant.


ANECDOTE.

On raconte que l’aïeul du kâdlii Fakhr eddîn Arrîghy appartenait à la tribu de Rîghah, et qu’il s’adonna à l’étude. Dans la suite il partit pour le Hidjâz, et arriva un soir près d’Alexandrie. Comme il était dépourvu de ressources, il prit avec lui-même la résolution de ne pas entrer dans cette ville, avant d’avoir entendu quelque parole de bon augure. Il s’assit donc tout près de la porte. Cependant tous les habitants étaient rentrés successivement ; le temps de la fermeture des portes était arrivé, et il ne restait plus que lui dans cet endroit. Le concierge fut mécontent de sa lenteur, et lui dit, par manière de plaisanterie : « Entre donc, ô kâdhi ! — Kâdhi, s’il plaît à Dieu, se dit l’étranger. » Après quoi il entra dans une medréceh, s’appliqua à la lecture du Coran, et marcha sur les traces des hommes distingués. Sa réputation devint