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mes calculs que cet homme exercerait pendant quarante ans les fonctions de kàdhi. » En conséquence, les fakîhs renoncèrent à leur dessein de réclamer contre sa nomination. Ce qui arriva fut conforme à ce qu’avait découvert l’astrologue, et Arrîghy fut célèbre pendant tout le cours de sa magistrature par son équité et la pureté de ses mœurs.

Parmi les savants d’Alexandrie, on remarquait encore Ouédjih eddîn Assinhâdjy, un des kàdhis de cette ville, non moins connu par sa science que par sa vertu ; et Chems eddîn, fils de Bint attinnîcy, homme vertueux et bien connu. Parmi les religieux de cette ville, je citerai le cheïkh Abou Abd Allah alfàcy, un des principaux saints. On raconte que, lorsque dans ses prières il prononçait les formules de salutation, il entendait une voix lui rendre le salut. Parmi les religieux d’Alexandrie, on distingue encore le savant, pieux, humble et chaste imâm Khalîfah, le contemplatif (proprement, l’extatique.)


MIRACLE DE CET IMAM.

Un de ses compagnons, de la véracité duquel on est sûr, m’a fait le récit suivant : « Le cheikh Khalîfah vit en songe