Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
III
INTRODUCTION.

tion et les savantes notes de M. Quatremère. On pourra alors apprécier à sa juste valeur une des productions les plus remarquables de l’esprit arabe, et l’on verra jusqu’à quel point le savoir, la haute philosophie, la sagacité du génie et le bon sens même peuvent s’allier avec la crédulité et la superstition : des chapitres dignes de Montesquieu s’y trouveront accompagnés d’autres dans lesquels seront traitées comme sciences véritables la magie, la géomancie, la cabale, l’alchimie et l’oneirocritique.

Le second livre renferme l’histoire des dynasties de l’Orient et des quatre grandes races sémitiques qui habitèrent successivement la péninsule arabique et dont la dernière a fourni une vaste population arabe à une partie considérable de l’Afrique septentrionale. Pour distinguer ces races, l’auteur emploie une terminologie bizarre que nous reproduirons ici :

  1. El-Arab-el-aréba ; c’est-à-dire, les Arabes arabisants, ou Arabes purs ;
  2. El-Arab-el-Mostaréba ; les Arabes arabisés ;
  3. El-Arab-el-Tabéâ-lil-Arab ; les Arabes successeurs des Arabes ;
  4. El-Arab-el-Mostadjema ; les Arabes barbarisants.

La première race se compose d’Amalécites, d’Adites, de Tamoudites, de Tasm, de Djadîs et d’autres peuples, tous descendus d’Arem et de Lud, fils de Cham. Comme elle s’éteignit à une époque très reculée, notre historien a pu renfermer dans quelques pages les maigres renseignements que la tradition a conservés relativement à ces peuples. Ayant ensuite répété la légende islamique d’Abraham, d’Ismaël, de Lot et des autres patriarches, il passe aux arabes arabisés.

« Après avoir traité des Arabes arabisants, dit-il, dans la seconde partie de son ouvrage[1] nous nous occuperons des

  1. Hist. Univ., II• liv. — En 1840, M. l’abbé Arri commença, à Paris, l’impression des 1re, 2e et 3e sections de ce second livre, refermant l’histoire du monde depuis la création jusqu’à la mort du khalife Ali, gendre de Mahomet. Ce beau travail fut interrompu l’année suivante par la mort, à jamais regrettable, du jeune et savant ecclésiastique qui