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Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/264

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HISTOIRE DES BERBÈRES.

Yahya et Allac étaient frères. Les Beni-Yahya forment trois branches : Himyer, Delladj et Rîah. Himyer se partage en deux fractions : Terdjem et Kerdem. De Kerdem sortent les Kaoub, descendants de Kâb-Ibn-Ahmed-Ibn-Terdjem. La tribu de Hisn se subdivise aussi en deux branches : les Beni-Ali et les Beni-Hakîm.

Nous allons maintenant parler successivement de toutes ces tribus. Elles passèrent le Nil à la suite des Beni-Hilal et s’établirent à Barca. Quand le cadi Abou-Bekr-Ibn-el-Arebi[1] échappa au naufrage avec son père, après avoir vu engloutir le navire qui les portait, ce fut là qu’il aborda. Les Kaoub y étaient alors, et il trouva auprès de leur chef un accueil fort bienveillant, comme il nous le raconte lui-même dans son Rihla ou récit de voyage.

Quand Ibn-Ghanîa et Caracoch-el-Ghozzi vinrent allumer la guerre aux environs de Tripoli et de Cabes, une foule d’Arabes, avides de pillage, et quelques bandes, formées d’un mélange de diverses tribus, embrassèrent le parti de ces aventuriers. Les Beni-Soleim aussi combattirent plusieurs fois sous leurs ordres. Caracoch ayant fait mettre à mort quatre-vingts kaoubiens, le reste de cette tribu se réfugia à Barca et demanda secours aux tribus de Debkel-Ibn-Himyer et de Rîah, branches des Soleim. Aidés par ces Arabes, les Kaoub résistèrent à Caracoch jusqu’à ce que sa mort, et ensuite celle d’Ibn-Ghanîa, fussent venues mettre fin à la guerre et raffermir la dynastie hafside sur le trône de l’Ifrîkïa.

Après avoir perdu son collègue Caracoch, Ibn-Ghanîa continua sa lutte contre l’autorité d’Abou-Mohammed le hafside. Les Soleim embrassèrent la cause de celui-ci, mais les Douaouida, branche de la tribu de Rîah, se mirent aux ordres de leur ancien chef, Masoud-el-Bolt qui venait de s’échapper du Maghreb, et prirent le parti d’Ibn-Ghanîa. Masoud et ses fils restèrent atta-

  1. La vie de ce célèbre écrivain mystique se trouve dans le Dictionnaire biographique d’Ibn-Khallikan. (Voy. la traduction anglaise de cet ouvrage, vol. iii, page 13.) Ibn-el-Arebi naquit à Séville en 468 (1076) et mourut en 543 (1148), en se rendant de Maroc à Fez.