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Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/301

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LEUR ORIGINE.

de l’Ifrîkïa, du côté du Maghreb, et Masmoud alla habiter dans le voisinage de Tanger. » Nous supprimons le reste de cette légende qui est très-longue et dont Ibn-Abd-el-Berr lui-même, ainsi qu’Abou-Mohammed-Ibn-Hazm, a contesté l’exactitude.

Selon d’autres, les Berbères seraient tous une portion du peuple de Djalout (Goliath), et voilà le généalogiste Ali-Ibn-Abd-el-Azîz-el-Djordjani[1] qui dit dans son livre des généalogies : « Je ne connais aucune opinion à ce sujet qui se rapproche plus de la vérité que l’hypothèse d’après laquelle ils seraient les enfants de Djalout. » Il néglige toutefois de nous informer de quelle famille provenait ce Djalout, mais Ibn-Coteiba[2] supplée à son silence et nous dit que le Djalout en question se nommait Ouennour et qu’il était fils de Hermel, fils de Djedîlan[3], fils de Djaloud, fils de Redîlan, fils de Hatti, fils de Zîad, fils de Zeddjîk, fils de Madghis-el-Abter.

L’on rapporte aussi sur l’autorité du même historien, que Djalout était fils de Heryal, fils de Djaloud, fils de Dîal, fils de Cahtan, fils de Fars, « personnage bien connu, dit-il[4], et Sefk[5] est l’ancêtre de tous les Berbères. » Selon les mêmes personnes, les Berbères se composent d’une foule de branches et de tribus, à savoir : les Hoouara, les Zenata, les Darîça, les Maghîla, les Ourfeddjouma, les Nefza, les Ketama, les Louata, les Ghomara, les Masmouda, les Sadîna, les Izderan, les Derendjîn, les Sanhadja, les Medjekéça, les Ouarglan, etc.

Selon Et-Taberi[6] et d’autres historiens, les Berbères sont un

  1. Voyez ci-dessus, page 26, note 2.
  2. Abou-Mohammed-Abd-Allah-Ibn-Moslem-Ibn-Coteiba, grammairien, philologue et généalogiste distingué, passa une partie de sa vie à Baghdad et mourut en 296 (907). Dans le Biographical Dictionary d’Ibn-Khallikan, vol. ii, page 22, se trouve une notice de cet auteur.
  3. L’orthographe de ces trois noms varie dans les manuscrits.
  4. Probablement comme l’ancêtre des Persans.
  5. Ou Safek ; en arabe Sfk. Ce renseignement est peut-être emprunté à Josephe, Antiquités ; i, 15.
  6. Abou-Djâfer-Mohammed-Ibn-Djerîr-et-Taberi, célèbre historien et théologien, naquit à Amul en Taberestan, l’an 224 (838-9), et mourut à Baghdad en 310 (923). — (Ibn-Khallikan, vol. ii, page 597.)