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Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/76

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LXVI
INTRODUCTION.

tout-à-fait, comme dans Soleiman, Doreid, Cosour, qui deviennent Sliman, Drid, Csour ; mais ceux des indigènes qui ont reçu un certain degré d’éducation les font très-bien sentir quand ils parlent. En Algérie et les contrées voisines, on fait de l’imala un abus énorme : au fetha on substitue volontiers le kesra, comme Blida, titkillim, pour Boleida, tetekellem, et à l’alif de prolongation on donne assez souvent le son d’è. Ceci est très-sensible dans les mots Auras, Abbas, Mirdas, etc., que l’on prononce ordinairement Aurès, Abbès, Mirdès. Les Européens accueillent trop facilement cette manière de prononcer, de sorte qu’ils altèrent jusqu’aux mots que les indigènes énoncent correctement. C’est à eux que nous devons les mots Fez, Téza, Médéa, Mequinez, Maroc ou Morocco, tandis que les natifs de ces endroits disent Fas, Taza, El-Mediya, Miknaça, Merrakech.

Le traducteur s’était proposé de consacrer quelques pages de cette introduction à un court examen des origines berbères. Son travail sur ce sujet était presque terminé, quand de nouveaux renseignements vinrent modifier une partie de ses conclusions. Il se voit donc obligé de suspendre la publication de cette notice qu’il espère toutefois pouvoir placer en tête du troisième volume, et, en attendant, il reprendra ses recherches, afin d’obtenir, si cela se peut, la solution d’un problème dont il apprécie mieux qu’auparavant la difficulté et l’importance.