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Page:Isaac Newton - Principes mathématiques de la philosophie naturelle, tome2 (1759).djvu/194

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PRINCIPES MATHÉMATIQUES

» 2o. Que tous les corps qui ont reçu un mouvement ſimple & direct continuent à ſe mouvoir en ligne droite, juſqu’à ce que par quelqu’autre force effective ils en ſoient détournés & forcés à décrire un cercle, une ellipſe ou quelqu’autre courbe plus compoſée.

» 3o. Que les forces attractives ſont d’autant plus puiſſantes dans leurs opérations, que le corps ſur lequel elles agiſſent eſt plus près de leur centre.

» Pour ce qui eſt de la proportion ſuivant laquelle ces forces diminuent à meſure que la diſtance augmente, j’avoue que je ne l’ai pas encore vérifiée par des expériences, mais c’eſt une idée, qui étant ſuivie comme elle mérite de l’être, ſera très-utile aux Aſtronomes pour réduire tous les mouvemens céleſtes à une régle certaine, & je doute qu’on puiſſe jamais la trouver ſans cela. Celui qui entend la nature du pendule circulaire & du mouvement circulaire, comprendra aiſément le fondement de ce principe, & ſçaura trouver les directions dans la nature pour l’établir exactement : je donne ici cette ouverture à ceux qui ont le loiſir & la capacité de cette recherche, &c. »

IX.

Il ne faut pas croire que cette idée jettée au hazard dans le Livre de Hook diminue la gloire de M. Newton, qui a même eu l’attention d’en faire mention dans ſon Livre De Siſtemate mundi[1]. L’exemple de Hook & celui de Kepler ſervent à faire voir quelle diſtance il y a entre une vérité entrevue & une vérité démontrée, & combien les plus grandes lumières de l’eſprit ſervent peu dans les ſciences, quand elles ceſſent d’être guidées par la Géométrie.

X.

Kepler qui a fait de ſi belles & de ſi importantes découvertes tant qu’il a ſuivi ce guide, fournit une des preuves les plus frap-

  1. Pag. 3, Edition de 1731.