Aller au contenu

Page:Janin - La Bretagne, 1844.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

côtes de la Pallue, au nord du Bec-de-la-Chèvre (Beg ar C’haor) ; la rivière de Labes est chargée sur ses deux rives de ces dolmens ; une de ces tombelles s’appelle la tombe d’Artus. Mais quel Artus ? Le chef illustre, le digne chef de la Table-Ronde, l’homme qui a donné le signal à tant de vaillants hommes, le véritable Artus, est enterré non loin du château de Keruel, dans l’île d’Aval. Mais qui pourrait compter tous les monuments du même genre dans la Cornouaille Armorique ?

Pierres druidiques de Meneck près de Karnac

À la pointe du Raz, le point le plus reculé du vieux monde, sur ce rocher miné, à cette hauteur de trois cents pieds qui domine sept lieues de côtes, existe un menhir. — Dans l’île de Sein existait, il n’y a pas cinquante ans, un monument celtique renversé par les Anglais ; c’est l’île célèbre, la demeure des vierges sacrées. Les poètes ont fait de cet inculte rocher le collège des druides. En langue celtique, sen veut dire vieillard. — Au village de Primelen, une source d’eau fraîche et limpide sort en murmurant d’une vieille pierre druidique ; la pierre, c’est l’autel ; la source cachée, c’est la divinité inconnue. Un long bassin, formé de longues pierres, reçoit cette eau murmurante, dans laquelle le monument druidique prolonge son ombre vénérée. Dans la baie d’Audierne, à la pointe du doch, non loin de la petite crique de Poulhant, s’élève le plus imposant dolmen de tout le