Page:Jeanne-Landre-Echalote continue 1910.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106
ÉCHALOTE CONTINUE…

paroles ! Le vieux me regarde, lorgne sa fille et ftt ! le voilà qui se déguise en cerf par la rue Chappe. Allez donc courir après quand on a nos âges et qu’il ne vous coule plus du vif-argent dans les veines ! « Oh ! va, ça suffit, m’assura Bébelle, il a trop le taf de la rousse pour me relancer maintenant… Car, je peux bien te le dire, il n’en est pas à son coup d’essai. J’avais deux frangines, une qui était typote, l’autre qui allait en journées pour coudre, eh bien, elles ont dû décaniller à cause de ce vieux dégoûtant. Personne n’a plus eu de leurs nouvelles. Peut-être bien qu’elles ont mal tourné… C’est pas tout ça, mais qu’est-ce que je vais devenir à mon tour ?… Voilà que n’ai plus de domicile. » Je n’aime pas les demi-sauvetages : « Qu’à cela ne tienne, je te recueille, annonçai-je à la pauvre créature. » Et je la pris chez moi. Pendant huit jours ça alla. La seconde semaine ça commença à ne plus marcher que sur des roulettes carrées. Bébelle avait mal ici, là, et surtout à la mâchoire où des chicots la tourmentaient. Moi, toujours bonne poire, je lui offre le dentiste. Elle y va et v’ian ! elle tombe sur un jeune zigomard qui ne s’occupa pas que de sa bouche. Tant et si bien qu’un beau jour la gosse ne rentre plus et se colle