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Page:Jeanne-Landre-Echalote continue 1910.djvu/156

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ÉCHALOTE CONTINUE…

fine fleur de leur clientèle. Déjà on avait dit aux demi-mondaines huppées qu’elles auraient « l’œil » pour leur consommation personnelle, en échange des additions réglées par leurs amis galetteux.

Ces dames avaient répondu à l’invite, et, pour leur en témoigner sa reconnaissance, le patron n’avait rien trouvé de plus malin que de jouer au gentleman vis-à-vis d’elles et de les honorer d’une cour flatteuse. D’autre part, le gérant, qui était joli garçon, avait su plaire à quelques-unes. Si bien que, lorsque les élégantes Montmartroises avaient à leur dévotion un client sérieux, elles se gardaient de le conduire à Cocardasse, dans la crainte louable que les assiduités de leurs compagnons exaspérassent la jalousie des amoureux restaurateurs.

M. Plusch jugeait donc utile et juste de conduire les Bitterrois en cet établissement, d’autant que le menu, élaboré par sa science du bien-manger, serait succulent, et que, prévenues par lui, les plus exquises noctambules seraient présentes.

Friquette des Paillons fut de la partie, et Échalote eut le privilège de la place d’honneur. Quant à M. Narcisse Masespatat-Quantébist, placé vis-à-vis de son amante, il ne savait où donner de la