Page:Jeanne-Landre-Echalote continue 1910.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
ÉCHALOTE CONTINUE…

que la France comptait plus de cinq mille femmes de lettres. Rien ne s’opposait donc à ce qu’elle se mêlât à une phalange encombrée où tous les talents ne sont pas obligatoirement supérieurs à celui de Mme de Sévigné ou égaux à celui de George Sand.

Dès lors, la marotte avait germé, poussé, et, en l’avouant à Véronique Sirop, elle s’attendait à ce que la pauvre fille s’offrît pour hâter son éclosion.

— Je veux être célèbre, — lui avait déclaré Échalote. — Et puis, il y a assez longtemps qu’un tas de zigoteaux me cavalent sur la pastèque. On a l’air de m’aimer, de me dorloter ; au fond, on est jaloux de moi. Allez, j’en ai vu des choses et des gens, et j’en sais des histoires, et j’en connais des mensonges ! Alors, s’pas, ça me vengerait des mufles et des fourneaux.

La Grande Bringue, pour qui l’existence était une perpétuelle course à la pièce de cent sous, approuva l’idée de son élève. Pour sa part, elle ne demandait que le paiement de ses deux termes en retard chez son propriétaire, plus le pain et le tabac nécessaires à sa subsistance et à son inspiration durant l’enfantement du produit échalotesque.