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ÉCLIPSE DE VEINE

qu’ici plus combattu que combatif, elle décida :

— Je vais me remettre au concert.

Pendant quelques jours, elle courut les agences, se refit gratuitement un répertoire chez les éditeurs de chansons, nasilla les airs qu’un pianiste résigné lui serinait au clavier, retourna au magasin de la Royale Confiance, perquisitionna les armoires de M. Schameusse, y acheta une robe mi-clair de lune mi-rayons de soleil et attendit un engagement.

Le talent ne lui était pas poussé, mais, cette fois, elle avait des prétentions.

— Vous comprenez, — expliquait-elle à Larquet, le directeur de l’agence du même nom, — je ne peux plus me permettre de faire de l’art pour l’art. Il me faut boustifailler. Allons, mon gros, donnez-moi un moyen de vivre.

— J’ai quelque chose d’épatant, — fit Larquet, — deux cents balles par soirée. On me demande une petite femme pour faire le Cercle de la Mort en Indo-Chine.

— Non, mon vieux, — répondit Échalote, qui tenait à sa peau, sachant ce qu’elle en pouvait tirer ; — le Cercle de la Mort comme moyen de vivre ne me va pas. Cherchez autre chose.